Dans l’approche bosonique, les excitations de la matière sont modélisées comme des oscillateurs harmoniques couplés. Bien que cette approche soit très efficace pour fournir les énergies des excitations collectives et les états couplés lumière-matière, elle perd la trace de la dynamique des populations électroniques, qui sont considérées comme des paramètres constants. De plus, les effets des interactions conduisent à une forte renormalisation des énergies des états couplés, qui deviennent alors très désaccordés par rapport aux niveaux électroniques à une particule qui véhiculent le courant électrique dans le dispositif.
Dans l’article Pisani et al. récemment publié dans Nature Communications, l’équipe QUAD du LPENS aborde ce problème par le biais d’investigations expérimentales et théoriques de détecteurs quantiques à semi-conducteurs où un niveau extracteur électronique est mis en résonance avec des états collectifs couplés lumière-matière. Ils développent une théorie quantique qui est libre de l’approche de bosonisation et prend explicitement en compte la nature fermionique des porteurs, ainsi que la dynamique des populations. Cette théorie, basée sur un système d’équations de Bloch non-linéaires, explique quantitativement les caractéristiques spectrales du photocourant (Figure). De plus, elle permet de comprendre comment les états électroniques collectifs produisent un courant fermionique dans les dispositifs quantiques. Ces développements permettraient de concevoir et optimiser des dispositifs optoélectroniques basés sur l’interaction cohérente entre les électrons et les photons.
En savoir plus :
https://www.nature.com/articles/s41467-023-39594-z
Informations complémentaires :
Laboratoire de physique de L’École normale supérieure (LPENS, ENS Paris/CNRS/Sorbonne Université/Université de Paris)
Auteur correspondant : Yanko Todorov
Contact communication : L’équipe de communication